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Cet article très intéressant est paru dans le dernier numéro du magazine Catapsy.
Après l’immense succès de son dernier ouvrage paru aux éditions du Pensum « Moins bien vivre de jour en jour , le mal être à la portée de tous», le docteur Ernest Peniblovsky nous parle en avant première de ses séminaires de mal être. Attention, il ne reste que quelques places …
Catapsy : Docteur Peniblovsky , comment vous est venue l’idée lumineuse de proposer des séminaires de mal être ?
Eh bien j’ai constaté qu’alors mêmes que mes patients multipliaient les techniques , stages et séminaires dits de « bien être », ils allaient de plus en plus mal. De même, j’ai observé que plus ils portaient attention à leur alimentation, suivaient des régimes draconiens prescrits par leurs naturopathes, chamans, kinébiopsyreboutologues, concierges et autres spécialistes du bien être plus ils étaient fragiles, développaient des intolérances, se découvraient chaque jour une nouvelle allergie ; au gluten, bien sûr …
Bien sûr !
Je ne vous fais pas dire, mais aussi aux céréales, aux légumes verts, aux fruits rouges, à l’eau de Vittel et d’Evian (pardon de citer des marques mais il faut parfois avoir le courage de la vérité) , au jus de citron, au tofu, aux Camel sans filtre, au Romanée Conti 1954, à la Choucroute strasbourgeoise et à l’oxygène …
Nous savons bien que chacun peut avoir un terrain allergique mais cette prolifération finit par poser certains problèmes de nutrition au quotidien … Ajoutons à cela que plus ils avançaient dans leurs thérapies, coachings, bilans, approche neurobiointracellulaire et autres techniques, plus ils devenaient agressifs, amers, revendicatifs, sourcilleux, susceptibles, méfiants …
J’ai donc senti le moment venu , encouragé je dois le dire par le succès de mon livre et tous les témoignages de gens qui se sont reconnus dans mes simples préceptes de mal être au quotidien, de proposer des séminaires axés sur une approche radicalement nouvelle et qui, j’en suis convaincu, répond à un besoin profond : oser , ensemble, aller mal, pleinement et vraiment mal . Enfin !
Donc, si je vous suis bien docteur, l’idée est d’oser, non seulement aller vraiment mal mais de persister dans le mal être et de l’assumer ?
Tout à fait ! Ce sera d’ailleurs le thème de mon prochain livre (à paraître dans un mois aux éditions de la Faillite, en partenariat d’ailleurs , d’ailleurs , et je tiens à vous en remercier, avec le magazine Catapsy : « Je vais mal et j’en suis fier. Assumez votre mal être instant après instant. »
Puis je vous demander comment se déroulent vos stages ?
Je ne puis, vous le comprendrez, dévoiler ici les techniques secrètes qu’il m’a fallu toute une vie pour élaborer, à force de ratages, de hontes, de reniements , de réactions et d’aveuglement. Je vous dirais cependant ceci : au lieu de s’épuiser à grappiller une petite couche de bien être qui se dissipera quelques jours plus tard, les participants font dans mes stages l’expérience pleine et franche de la catastrophe. Je les amène à enfin voir et reconnaître le pathétique naufrage qu’est leur existence, l’horreur de la situation. Si tout se passe bien, vers la fin du stage ils touchent le fond. Quelque chose, alors, peut enfin arriver ..
Dernière question, docteur, nous savons que votre temps est compté … Comment expliquez vous le succès de vos livres, de vos stages, de votre démarche ?
Je vais vous faire part de ma découverte à mon sens la plus fondamentale : en vérité, ce à quoi les gens tiennent le plus, c’est à leur souffrance. Ils la défendront bec et ongles si elle vient à être menacée. Par conséquent , c’est pour eux une libération considérable de réaliser qu’en vérité ils veulent continuer à aller mal et d’enfin se sentir autorisés à l’assumer. Ils n’en peuvent plus de devoir envers et contre tout aller bien. Si ma démarche rencontre un tel écho, c’est je crois qu’elle répond à un besoin profond et longtemps tabou : chacun se sent enfin reconnu et entendu dans son droit fondamental à prendre soin de sa souffrance.
Merci Docteur Peniblovsky.
Merci Gilles !